Interview d’Anne-Manuèle Hébert, directrice du salon

Le 10/10/2023 à 17:20 par La rédaction

Pollutec 2023

Le plus grand salon des solutions environnementales ouvre ses portes du 10 au 13 octobre 2023, à Eurexpo Lyon. Nous en avons profité pour poser quelques questions à Anne-Manuèle Hébert, directrice de cet événement attendu par toute une filière engagée et actrice du changement.

Vous êtes directrice du salon depuis décembre 2022 : pouvez-vous vous présenter ?

Anne-Manuèle Hébert : Initialement issue du secteur de l’événe­mentiel, j’ai eu la charge de plusieurs événements professionnels industriels comme JEC World, salon leader mondial de la filière composites. Mon expertise, c’est avant tout de savoir m’entourer de personnes expertes, de savoir écouter les clients et les partenaires et de réfléchir aux formats propices au business, au partage d’expé­rience et à la sensibilisation. Je me nourris des spécificités des différents secteurs dans lesquels j’ai pu travailler, comme l’industrie textile, des composites, la mobilité ou encore l’industrie culturelle, pour y puiser des idées et des approches novatrices.

Que représente pour vous cette prise de poste ?

A-M H : J’ai la volonté de poursuivre sur la lancée de mes prédéces­seurs, tout en y insufflant mon expérience et mon ambition d’accélérer les actions en faveur de la transition environnementale. Ces actions, c’est avant tout l’accompagnement des acteurs de la filières et l’ensembles des industries et des acteurs publics qui souhaitent agir concrètement dans la réduction des pollutions, la préservation des ressources et les solutions de résilience au changement climatique.

Comment appréhendez-vous la prochaine édition du salon Pollutec ?

A-M H : Cette édition 2023 est résolument placée sous le signe du décloisonnement : nous proposons une approche plus que jamais systémique, capable de fédérer l’ensemble des acteurs et des parties prenantes : industriels, porteurs de projets, chercheurs, citoyens, issus du public comme du privé. Cette année encore, nous entendons ras­sembler exposants, visiteurs et partenaires au sein de nos espaces, pour créer le dialogue et faire émerger des solutions en réponse aux défis climatiques d’aujourd’hui et de demain. Au­delà de nos sujets historiques, tels que la gestion des déchets, la question de la recy­clabilité ou encore la gestion de la ressource en eau, nous avons souhaité valoriser de nouveaux enjeux, comme la gestion des risques (climatiques, sanitaires) ou encore l’énergie. Ces thématiques font écho à des préoccupations centrales pour nos  concitoyens, sur le territoire national comme à l’international, et bouleversent des filières qui doivent s’adapter et trouver des solutions.

Pollutec est-il articulé autour d’une thématique particulière ? Si oui, pouvez-vous la préciser ?

A-M H : Événement précurseur, créé il y a 45 ans, Pollutec est devenu au fil des éditions le salon européen de référence pour les défis environnementaux et climatiques. Son rôle est d’aborder l’ensemble des problématiques associées, en adoptant une approche globale et transversale qui reconnaît l’interdépendance des sujets. Le salon regroupe onze grands secteurs et va proposer, en 2023, huit par­cours thématiques : l’innovation ; la mer et le littoral ; la gestion de la ressource en eau ; la décarbonation ; l’adaptation des villes et des territoires au changement climatique ; la gestion et la valorisation des biodéchets ; l’économie circulaire et la préservation des ressources ; la santé et l’environnement. Cette année, nous avons souhaité orienter les débats autour de quatre grands piliers centraux pour les entre­prises et les collectivités. Le premier : la ressource, sans qui rien n’est possible. Historique sur Pollutec avec les secteurs de l’eau et des déchets et aujourd’hui de l’économie circulaire, à la croisée des enjeux actuels car elle se raréfie, elle souffre de conflits d’usage. Elle doit être protégée, valorisée et repensée dans ses usages. Le second : l’adapta­bilité. Le dérèglement climatique est réel : il s’agit aujourd’hui de savoir comment reconstruire, transformer, s’adapter pour fonctionner avec ces nouvelles données. Le troisième : l’engagement. D’abord celui des entreprises et des collectivités présentes à Pollutec, mais aussi celui, plus largement, des acteurs des différents secteurs de l’environnement qui doit être renforcé, partagé et célébré. Le quatrième : l’emploi et la formation. En effet, des compétences clés sont indispensables pour faire avancer collectivement la filière et construire des entreprises utiles, dont l’humain est la clé de voûte pour mener à bien la transition.

Quels seront les grands enjeux de demain ?

A-M H : Ils sont nombreux : la gestion des ressources naturelles, et notamment de la ressource en eau, la protection et la préservation de la biodiversité, l’amélioration de la qualité de l’air, le recyclage des déchets, la décarbonation de l’industrie et sa planification, la gestion des risques… Ces grands enjeux doivent être abordés de façon systémique, loin des silos. Décloisonner, proposer non pas une, mais des solutions, qui agrégées peuvent faire changer les choses : c’est clairement l’ADN de Pollutec, un salon centralisateur et créateur d’opportunités, pour imaginer collectivement des voies et des méthodes pour accélérer la transition.

Souhaitez-vous mettre en avant des moments forts qui seront proposés sur le salon ?

A-M H : Cette année encore, nous organisons les Pollutec Innovation Awards, un concours international pour soutenir le entreprises françaises et internationales éco-­innovantes. Pas moins de 12  innova­tions  sélectionnées seront mises en valeur, pour la première fois, au sein d’un espace dédié, à l’entrée du salon. Elles seront également présentées au public lors d’une session de Pitchs, devant un jury de professionnels, à l’issue desquels trois lauréats seront récompensés lors de la céré­monie officielle des Pollutec Innovation Awards, organisée le jeudi 12 octobre. Nous mettons aussi en place cette année un programme à destination des élus et des collectivités. Confrontés à des problé­matiques de plus en plus pressantes, il nous a paru nécessaire de leur proposer un programme qui leur est spécifiquement dédié afin de les guider au mieux dans les solutions concrètes qui peuvent impacter positivement la vie de leurs concitoyens. Le  mercredi 11 octobre, ce sont 10 ateliers qui seront ainsi organisés et animés par des experts, en présence de leurs pairs, avec des sujets tels que la diminution de la facture énergétique, la décarbonation de la mobi­lité, la gestion des biodéchets, le développement de la biodiversité en ville… Les  acteurs publics représentent une partie importante du visitorat de Pollutec (20 %).

Les visiteurs qui ne pourraient pas se déplacer sur place auront-ils la possibilité de participer au salon en digital ?

A-M H : La période du Covid et de la digitalisation de tous les contenus est derrière nous. Ce que nous souhaitons favoriser c’est le partage, la transmission et la rencontre in situ. Cependant, un cer­tain nombre de conférences, notamment les conférences plénières seront captées pour être diffusée après le salon.