Alors que l’activité semble repartir au 1er semestre 2021, après une année 2020 en demi-teinte, le rachat par de grands groupes de sociétés spécialisées dans la distribution de robinetterie industrielle s’intensifie. Frédéric Soccard, président de l’ADFRI, nous partage son analyse.
Réunion plénière organisée le 16 janvier 2020, évoquant entre autres les étapes de transition vers le Web.
Cela fait environ une vingtaine d’années que les grands groupes s’intéressent aux acteurs de la distribution de robinetterie industrielle, mais « cela s’est fait par petites touches, explique Frédéric Soccard. Je pense que nous avons aujourd’hui passé un cap, et que ce phénomène s’intensifie. Nous observons d’ailleurs que les acteurs de la distribution du secteur du chauffage, du génie climatique et de l’eau se portent bien et s’intéressent de plus en plus au monde de l’industrie. »
Exemples récents
Les concentrations qui s’opèrent autour du métier de la distribution se font aussi bien au niveau national qu’international. Nous avions par exemple vu qu’en 2018, le groupe anglais Rubix avait racheté Orexad, un distributeur français de fournitures techniques et d’équipements dédiés à l’industrie, qui était notamment l’un des premiers à proposer une offre en ligne. « Récemment, ce même groupe a fait l’acquisition de deux autres sociétés ayant la capacité de vendre sur Internet : Delta P et Solyro. » En 2019, c’était la société Robival qui intégrait le groupe CGR. « Nous constatons que notre métier évolue : des distributeurs indépendants et très techniques passent dans le giron de sociétés moins techniques, mais dont le métier est la distribution globale. Il s’agit simplement de faits, et non d’une appréciation péjorative. »
Une tendance déjà discutée à l’ADFRI
L’ADFRI est un lieu d’échange entre les membres où chacun, à son niveau, en tire des bénéfices. L’association avait mis sur la table en 2020 cette question des concentrations de sociétés, preuve de sa volonté d’anticiper l’avenir. « Les discussions concernant les rachats d’entreprises se font beaucoup sur les salons professionnels, et l’ADFRI a d’autant plus joué son rôle en 2020 en abordant ce sujet ». Parallèlement, les ateliers de l’ADFRI ont aussi fait prendre conscience à ses membres qu’en travaillant d’une manière très différente en 2020, majoritairement à distance, ils pouvaient obtenir de bons résultats économiques. « Pourquoi faire appel à des commerciaux itinérants quand on voit que durant la crise sanitaire ils ne se sont pas déplacés, et que le chiffre d’affaires reste inchangé ? Nous devons constamment nous poser des questions. Je pense que les réponses ne pourront venir que des échanges entre les membres de l’association. C’est d’ailleurs ce que viennent chercher les nouveaux membres : des pistes de réflexion autour de l’avenir de notre métier, qui connaît actuellement des évolutions majeures. »