La 28e édition de Pollutec, salon international des équipements, des technologies et des services de l’environnement, se déroulera à Lyon du 27 au 30 novembre 2018. Nous avons posé quelques questions à Stéphanie Gay-Torrente, Directrice du salon.
Comment percevez-vous le marché actuel de l’industrie des liquides ?
Destinés au transfert, à la régulation et à la gestion des fluides, les équipements fluidiques concernent de très nombreuses industries. Ils ont donc depuis toujours toute leur place sur Pollutec. Au fil des ans, ils ont fait l’objet d’importantes évolutions. Le secteur est ainsi passé d’une vision axée traitement et recherche de fuites à une vision plus large, couvrant tous les aspects liés à la durabilité : écoconception, efficience hydrique, performance énergétique, pilotage, robustesse, compacité…
Dans leur ensemble, les équipements et matériels proposés intègrent toujours plus de technicité : afficheurs à lecture directe pour pompes, capteurs sans flotteur, pompes écoconçues, automates de télégestion et, plus récemment, vannes programmables, ou encore intelligence intégrée dans les systèmes de pompage. En parallèle, l’évolution des capteurs est phénoménale : capteurs temps réel, capteurs intégrés, IoT/Smart Systems pour la détection…
On est aussi de plus en plus dans une optique de maintenance prédictive. Par exemple, nous avons eu au début des années 2010 une solution permettant de prévenir le risque de colmatage par les filasses comme, par exemple, les fibres issues de lingettes, de manière à éviter le nombre d’arrêts du process. Et ces derniers temps, nous voyons apparaître des offres qui intègrent les expertises d’analyse de données et d’intelligence artificielle qui favorisent encore plus la maintenance prédictive et l’anticipation d’actions en cas de dérives des process.
Nous sommes donc passés d’une gestion globale des réseaux à des modes de gestion plus qualitatifs. C’est la force de Pollutec d’être à l’écoute de ces évolutions pour les mettre en avant, de la manière la plus appropriée, et ainsi faciliter leur adoption par le marché.
Quelles sont les forces de Pollutec aujourd’hui ?
Un salon en tant que tel est un lieu où se croisent l’offre et la demande : par définition, il ne fait pas évoluer un secteur mais contribue à le consolider dans sa dynamique d’évolution. Salon généraliste de l’environnement, Pollutec a progressivement vu se développer la maturité environnementale des différents secteurs qu’il couvre : eau, air, déchets, sols, risques, énergie… Par conséquent, à la fois reflet du marché et catalyseur des évolutions, Pollutec donne une crédibilité à toutes ces évolutions : il les met en avant et, en parallèle, fait émerger de nouvelles thématiques. Le salon Pollutec dispose de quatre leviers de performance : l’innovation, le matchmaking (espaces de rendez-vous, Greendays, plateforme digitale de détection de projets, soirée networking…), l’international (128 pays représentés, 613 exposants internationaux, espace Afrique, invités d’honneur…), et les animations (forums, la Tribune, le ring, Pollutec TV, Sommet international des villes et territoires engagés dans une économie circulaire, démonstrations…). Il rassemble en un seul événement près de 14 filières de l’environnement et permet d’aborder de manière transversale des enjeux liés à la ville, l’agriculture, l’industrie ou encore l’hôpital, en faisant converger tous les acteurs. C’est un salon complexe, et c’est aussi cela qui constitue sa richesse. Il n’y a pas un Pollutec qui ressemble au précédent.
Quels sont les grands enjeux de demain ?
L’enjeu global est celui de la croissance durable dans des secteurs aussi variés que l’agriculture, l’hôpital et la santé,l’industrie du futur, la ville durable ou les milieux aquatiques et le littoral. Notre enjeu sur Pollutec est double. Le premier enjeu est d’apporter avec cet événement un terrain de jeux qui soit favorable à l’émergence des solutions et des projets. Nous devons rester une réponse à des besoins de visiteurs qui sont de plus en plus diversifiés et qui ont des attentes très larges. Le second enjeu est international. L’Afrique et l’Asie du Sud-Est sont des zones avec des opportunités énormes pour les entreprises françaises et européennes. Nous venons aussi en soutien à des filières émergentes : le biogaz, l’assainissement, le génie écologique…
Interview de Stéphanie Gay-Torrente