Les eaux chargées (aussi appelées eaux usées) nécessitent des pompes adaptées à leurs différentes caractéristiques. Chargées de matières corrosives ou abrasives, de particules allant du gravillon à la lingette fibreuse en passant par la carcasse d’abattoir, elles doivent être traitées avec des pompes résistantes aux agressions. Enquête chez les constructeurs et détail de leurs différentes solutions pour traiter les eaux chargées.
Eaux chargées/eaux usées ? Pour commencer, il est important de faire un petit point terminologique. En effet, le terme d’« eaux chargées » n’est pas toujours utilisé de la même manière selon les industriels et les spécialistes du pompage. Effectivement pour Michel Oddoux, responsable de la communication de KSB : « Les eaux usées (on dit aussi parfois eaux chargées) sont des eaux qui ont servi à un usage, tout simplement. Les rejets qu’elles contiennent peuvent être aussi bien d’origine domestique qu’industrielle. Elles sont chargées de matières qui peuvent aussi bien être solides que dissoutes. ». Le terme d’« eaux usées » et celui d’« eaux chargées » seraient donc équivalents. Au C.I.Eau, Centre d’Information sur l’Eau constitué en association par les sociétés assurant le service de l’eau et de l’assainissement, on n’utilise d’ailleurs que le terme d’« eaux usées », celles-ci
se divisant en trois catégories : les eaux domestiques, les eaux industrielles et les eaux pluviales. Sur le site eaufrance.fr géré par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA), les eaux usées sont également l’ensemble des « eaux ayant été utilisées par l’homme. On distingue généralement les eaux usées d’origine domestique, industrielle ou agricole. Ces eaux sont rejetées dans le milieu naturel directement ou par l’intermédiaire de système de collecte avec ou sans traitement. « Chez Salmson, Noé le Guerrannic, chef de marchés cycle de l’eau et industrie et chef produits industrie, n’en distinguera que deux : « Les eaux usées, souillées par l’homme et qui passent par le réseau d’assainissement et les eaux chargées qui proviennent des chantiers, de l’industrie. » Pour Jean-François Serrault, ingénieur produits solutions au pôle eau chargée d’ITT France, enfin : « eaux chargées est le terme général que l’on utilise. Dans ces eaux, il y a les eaux usées municipales ou domestiques, les eaux pluviales, les eaux de drainage, les eaux blanches, les eaux de process industriels, etc. Un grand nombre de termes qui indiquent en fait surtout le type de produits ou particules que l’on y trouve et qu’il faut traiter. » Même constat chez Grundfos où Dominique Gauthier, directrice commerciale eau, précise : « les eaux chargées et les eaux usées, il s’agit de la même terminologie pour nous. La caractérisation dépendra de la taille des matières. » Pour trancher, le terme d’« eaux chargées » sera donc utilisé. C’est aussi ce que fait Damien Juts, ingénieur responsable du bureau technique pour Telstar, qui propose des solutions de pompage pour les professionnels. Il définit le besoin de ses clients selon le type de « chargement » des eaux. On pourra ainsi distinguer les eaux usées ou domestiques provenant du réseau d’assainissement (pouvant contenir des matières fibreuses, tissus, etc.) et les eaux contenant des déchets de l’industrie agroalimentaire (pattes de canard, carcasses, etc.), les eaux industrielles ou de process chargées de matières corrosives (avec pH importants, produits chimiques, etc.), les eaux de chantier contenant des matières abrasives (sable, graviers, verre, petits corps solides) et enfin les eaux chargées d’éléments solides plus importants comme par exemple des cadres de vélos, des troncs qui nécessitent une étape en amont du pompage. Lors du traitement des eaux chargées, le choix des éléments de pompage est fondamental et notamment celui de la, ou des pompes. Selon les usages et les fabricants, on préconisera une pompe immergée ou en fosse sèche, à laquelle sera associée une roue vortex, une roue monocanale, bicanale ou encore une roue dilacératrice. Des revêtements protecteurs ou une matière plus robuste, telle que l’acier, pourront être préconisés pour des liquides corrosifs ou abrasifs. Enfin un système de dégrillage ou de déssablage en amont de la pompe pourra se révéler utile pour la préserver des particules ou des éléments trop importants pouvant endommager la roue.
Retrouvez ci-dessous l'intégralité de cette enquête du N° 38 du Journal des Fluides Mai-Juin 2010