3 questions à Jean-Eric Poirier, animateur du comité scientifique exécutif Pourquoi organise-t-on un tel congrès et à qui est-il destiné ?
L’intérêt d’un Congrès mondial de l’émulsion (CME) est d’offrir une plateforme d’échanges aux industriels et aux universitaires un dénominateur commun : l’émulsion. Avant, il y avait des congrès traitant de l’émulsion au sein d’autres sujets ou de manière sectorielle. Aujourd’hui Colas, qui fut l’initiateur historique des premiers congrès, est devenu l’un des sponsors, et les congrès se sont ouverts à toutes les compétences et tous les secteurs dans le domaine de l’émulsion.
Quelles sont les grandes nouveautés de ce 5e congrès ?
Nous allons aborder principalement deux sujets : la prise de conscience des questions liées au développement durable et la démarche Reach, cette nouvelle disposition réglementaire européenne qui veut qu’à partir du moment où l’on travaille avec une substance chimique, il faut avoir au préalable identifié ses risques et les dangers de son utilisation. Deux sujets se rejoignent tout en obligeant industriels et universitaires à identifier, mais aussi minimiser les risques et les impacts. Cette réalité, à mon avis, a conduit à intensifier les recherches et à mobiliser des ressources sans en créer de nouvelles, ce qui se traduit par peu d’innovations en terme de produits, mais a contrario, par beaucoup d’avancées en termes d’amélioration et d’acceptabilité de procédés.
Comment faire comprendre l’importance et la place occupée par « l’émulsion » dans la vie de tous les jours ?
L’intérêt de l’émulsion, c’est l’évolution des propriétés. Quand on organise la matière à l’échelle du micron, on peut jouer sur des propriétés présentes à l’échelle macroscopique. C’est le principe tout simple de
casino en ligne la mayonnaise. Vous prenez des ingrédients donnés, avec leurs propres caractéristiques et vous procédez à l’émulsion, qui détermine de nouvelles propriétés. L’étude des conséquences de l’émulsion nous permet d’être plus précis dans l’utilisation, d’employer moins d’énergie, d’être plus doux dans la façon d’utiliser la matière pour un effet donné. Sans oublier qu’il y a une grande différence entre mélange et émulsion, entre la mousse et l’émulsion.
Le CME va réunir plus de 1 000 chercheurs et industriels de secteur très divers. Sur quelles problématiques transversales se retrouvent-ils ?
Avec les problématiques liées à la réglementation Reach et au développement durable, j’ajouterai une autre préoccupation transversale. On sait parfaitement bien faire une émulsion et la rendre stable. En revanche, on ne maîtrise pas comment les éléments vont se séparer les uns des autres, une fois l’émulsion faite ! C’est ce que nous appelons la « coalescence ». Nous allons y travailler !