Éco-conception, écopump, éco-design, le 28 mai dernier, Profluid accueillait Europump sous le signe des économies et de l’écologie. Pour les 50 ans de l’association européenne des constructeurs de pompes étaient présents Jérôme Duprez, président d’Europump, Jacques Fay, président de Profluid, relais français d’Europump, Bill Newton, président de la commission marketing d’Europump et Guy Van Doorslaer, secrétaire général d’Europump. Retour sur cinq décennies de croissance et d’innovations dans les pompes.
Europump regroupe aujourd’hui 18 associations, en Europe ainsi qu’en Turquie, en Russie et en Suisse. En 1960, année de sa création, elle n’en comptait que 4 : la France, l’Allemagne, la Belgique et l’Italie. C’est dans les locaux de son relais français Profluid, en mai dernier qu’elle a fêté ses 50 ans. L’occasion de revenir sur les évolutions du secteur et de faire un bilan sur l’année passée. « Être reconnu comme une référence internationale sur les sujets techniques et réglementaires pour des systèmes de pompages efficaces et respectueux de l’environnement », telle est la vision que les dirigeants d’Europump ont voulu mettre en valeur pour l’occasion. En effet, l’accent a été mis sur une voie prise depuis plusieurs années dans le domaine des pompes, celle de l’éco-conception. Issue d’une demande croissante de produits respectueux de l’environnement, elle consiste à (re)concevoir un produit pour limiter au maximum ses impacts environnementaux, sans modifier ses performances intrinsèques. Cette démarche volontaire de la part d’Europump, est aujourd’hui réglementée ; notamment par la directive éco-conception des produits liés à l’énergie : EuP, pour les circulateurs et pompes à eau, et bientôt, pour la robinetterie sanitaire.
Engagé dans les économies d’énergie avec « Ecopump »
Europump a rappelé son engagement dans des actions concrètes, comme avec l’opération « Ecopump ». Le point de départ de cette action vient d’un constat simple : les systèmes de pompes sont responsables pour 20 % de la consommation énergétique des moteurs électriques (résultat de l’étude SAVE (2000), orchestrée par des CE, des groupes d’intérêts et Europump). Les domaines d’économies potentiels identifiés se répartissent ainsi : 20 % pour un meilleur contrôle du système, 10 % pour une meilleure conception, 3 % pour des pompes plus efficaces, 4 % pour des pompes mieux calibrées et enfin 3 % pour une amélioration de l’installation et de l’entretien. À partir de cette étude, la politique « Ecopump » d’Europump a consisté à améliorer la performance énergétique des pompes, pour un maximum d’économies d’énergie. Pour cela, trois axes ont été privilégiés : le changement de la conception de la pompe, l’intégration des moyens de contrôle et l’optimisation du système. Encourager une meilleure performance énergétique pour tous les types de pompes par des mesures adaptées aux différents niveaux du système, c’est le moyen qu’a trouvé Europump pour réaliser une économie d’énergie de 123 Twh par an (toutes pompes) ou 12 centrales nucléaires dans l’Union Européenne. La première étape de l’opération « Ecopump » a été d’instaurer une méthode pour les pompes booster, HVAC, submersibles. C’est également dans la mise en place de nouvelles normes qu’Europump a un rôle à jouer. Celles en préparation sont notamment dédiées au rendement énergétique pour circulateurs – CEN (incluant l’intégration dans les chaudières, les pompes à chaleur et les systèmes solaires), au rendement énergétique des pompes à eaux – CEN, mais également à l’évaluation du rendement énergétique du système de pompe – CEN/ISO. Actuellement la législation est constituée d’une directive éco-design publiée au JOUE, datant du 22 juillet 2005 (date d’application 11 août 2007) et de mesures éco-design pour pompes (lot 11 – moteurs électriques et circulateurs publié en 2009, lot 11 – pompes à eau en cours, équipement pour l’utilisation d’eau – plan de travail 2010). Le règlement éco-design – 641/2009/EC du 22 juillet 2009 est constitué d’une annexe I concernant les exigences en matière d’éco-conception : « 1. Exigences en matière d’efficacité énergétique 1) À compter du 1er janvier 2013, l’indice d’efficacité énergétique (IEE) des circulateurs sans presse-étoupe indépendants, à l’exception de ceux spécifiquement conçus pour des circuits primaires de systèmes solaires thermiques et de pompes à chaleur, calculé conformément à l’annexe II, point 2, n’excède pas 0,27. 2) À compter du 1er août 2015, l’indice d’efficacité énergétique (IEE) des circulateurs sans presse-étoupe indépendants et des circulateurs sans presse-étoupe intégrés dans des produits, calculé conformément à l’annexe II, point 2, n’excède pas 0,23. »
Fournisseurs de produits hier, fournisseurs de solutions aujourd’hui
Au-delà de cette action précise « Ecopump », les missions d’Europump sont plus larges. L’association développe des programmes et des outils pour soutenir l’industrie européenne des pompes. Elle participe activement à la promotion des économies d’énergie et à la préservation de l’environnement. Dernière mission enfin, celle de maintenir un dialogue ouvert et constructif avec toutes les parties prenantes liées à l’industrie des pompes. C’est également à travers de nombreuses publications techniques, seuls ou en partenariat avec l’Hydraulic Institut (US), d’échanges avec les institutions européennes sur les évolutions de la réglementation (Directive Energyusing Products, Directive Machines, Règlement REACH, etc.) et la préparation de normes européennes sur l’efficacité énergétique, qu’Europump agit pour son secteur d’activité. Les 50 ans de l’association sont aussi l’occasion de revenir sur les évolutions du secteur. Les pompes ont effectivement connu de nombreuses avancées. Et notamment l’amélioration de la puissance de calcul avec la généralisation des simulations d’écoulements, d’efforts, de la CAO ou encore la création des réseaux avec les commandes à distance, l’automatisation, la télégestion des systèmes de pompage, etc. Ce sont également de nouvelles technologies qui ont révolutionné ce secteur industriel, marqué par trois tendances. Plus de sécurité, d’abord avec des pompes totalement étanches, avec entraînement magnétique, des moteurs à rotor noyé ; plus de performances et moins d’énergie également, avec une adaptabilité totale des points de fonctionnement grâce à la vitesse variable, l’utilisation de matériaux haute performance (céramique, titane, graphite, nouveaux polymères, etc.), ainsi que l’optimisation des composants (roulements, paliers, joints) ; c’est enfin une meilleure durabilité qui caractérise les évolutions des pompes, grâce à leur instrumentation et leur maintenance prédictive. Dernier point important qui a été souligné : aujourd’hui, les industriels du secteur ne sont plus que des fournisseurs de pompes mais aussi de solutions. De nouvelles méthodes de travail ont vu le jour depuis les années 60, avec la création d’ensembles fonctionnels, de circulateurs intégrés de chauffage, de cuves intégrées pour eaux usées domestiques. C’est aussi la prise en compte de données d’ensemble qui caractérisent le travail des industriels dédiés aux pompes. La généralisation de l’approche « coût du cycle de vie », l’étude du coût global du produit, l’optimisation énergétique selon le réel besoin de l’utilisateur, l’optimisation de réseaux ou encore la livraison de systèmes « clefs en main », sont autant de méthodes de travail qui ont révolutionné le métier.
Une année 2009 difficile pour les leaders européens
Ce constat optimiste du secteur sur 50 ans ne masque cependant pas les difficultés de la crise, ressentie durement en 2009. Par rapport à 2008, les constructeurs en France ont subi des baisses de facturation importantes : - 8,5 % en robinetterie, - 11,2 % en pompes, - 16,2 % en compresseurs, selon Mecastat (données du SESSI). L’emploi était également en baisse de 3 % l’année dernière, comme l’a rappelé Profluid. Cependant l’Europe (dont la Russie) se maintient en 2009 en détenant 33 % du marché mondial des pompes (et 29 % pour l’Europe de l’Ouest), avec un volume d’exportation important de 7,8 milliards d’euros pour la production de pompes et de pièces de rechanges. La France, malgré la baisse des facturations, se maintient en deuxième position en Europe derrière les Allemands (2 431,1 millions de $) sur le marché avec 1 034,3 millions d’euros engendrés, l’année dernière.