La Reuse plus forte que Rihanna
Réduction des rejets polluants, limitation de la sur-exploration de la ressource naturelle, amélioration du cadre de vie et de l’environnement…
La « Reuse » a vraiment tout pour séduire. Et elle le fait : en dix ans, elle a connu une croissance considérable au niveau international. Loin devant Rihanna et plus silencieusement. Il faut dire que son succès ne se mesure pas en décibels mais en mètres cubes par jour : déjà 20 millions de m3/jour au niveau mondial et ce n’est qu’un début.
Inutile de prendre votre zapette, notre star ne bénéficie pas des lumières médiatiques. Heureusement que le « Journal des fluides » est là. La « réutilisation des eaux usées traitées » (Reuse) issues des eaux usées urbaines comme industrielles est pourtant un enjeu environnemental et économique planétaire. Par la création d’une ressource en eau fiable, de volume constant, indépendante des aléas climatiques et moins chère que celle destinée aux usages alimentaires, elle est considérée par beaucoup de pays comme une nouvelle ressource importante.
En France, des projets phares ouvrent le chemin, comme l’usine de traitement des eaux de Disneyland Paris, équipée d’un bioréacteur à membranes et d’une désinfection, permettant de réutiliser 330 000 m3 d’eaux usées par an, ou le terminal charbonnier de Cherbourg dont l’unité d’ultrafiltration délivre 1 200 m3/jour d’eau d’une excellente qualité.
La révision en cours de l’arrêté du 2 août 2010 qui ne précise que les règles d’utilisation en irrigation, devrait permettre de poser les bases d’un véritable essor de la « Reuse ». Le dossier est en bonne place sur le bureau du tout nouveau président du Synteau, Jean-Luc Ventura (responsable du Pôle France Degrémont), aux côtés de la transition énergétique, des micropolluants et de la Directive cadre européenne.
Quand on sait que les entreprises du Synteau représentent 95 % du marché de la conception et construction d’installations de traitement de l’eau en France, il y a bon espoir pour que la « Reuse » gagne encore des points…
Pierre Mitev
Rédacteur en chef