(Ré)inventer l’eau claire
« Nous buvons 90 % de nos maladies. »
La déclaration de Louis Pasteur lors de la découverte des microbes en 1881, a fait récemment office de préambule d’une matinée pédagogique proposée par Suez Environnement sur la lutte contre les micropolluants. Si, comme le soulignent fort justement les organisateurs, notre espérance de vie a doublé depuis cette époque - notamment grâce aux avancées en termes de distribution et de traitement de l’eau -, le défi de la connaissance, du traitement et de l’anticipation n’est pas clos. De nouveaux types de pollutions, hérités de l’évolution de nos modes de vie, ont fait leur apparition. Nitrates, pesticides, résidus médicamenteux… 30 000 molécules dites « émergentes » recensées dans le monde se retrouvent dans le milieu et appellent à une approche innovante de la protection de la ressource et de la distribution d’eau potable. L’information ouverte par Suez Environnement sur la connaissance de ces polluants et de leurs effets, ainsi que le rôle des opérateurs et gestionnaires de l’eau, est à saluer. Tout comme celle de l’Institut national de recherche et de sécurité qui vient d’éditer un guide sur les risques biologiques des stations d’épuration. Certes l’approche cadre dans ses missions, mais elle n’en est pas moins essentielle.
Pour chaque étape du traitement des eaux usées, l’INRS détaille les procédés exposant le personnel à des agents biologiques présents dans les eaux usées et les boues ou sur les surfaces des équipements et dans l’air. Parmi les procédés à risque, le traitement des boues (déshydratation, séchage et stockage), le dépotage des camions de curage, et l’usage du jet d’eau pourtant très répandu. Outre les pistes d’amélioration proposées, ce document rappelle les mesures de prévention générales qui s’appliquent en matière de conception des installations qui doivent privilégier le confinement, l’aspiration des polluants à la source et la ventilation générale des locaux.
Chaque petit ruisseau alimente la grande rivière du monde.
Faites passer.
Pierre Mitev
Rédacteur en chef
