Avec sa large gamme de produits, sa disponibilité et sa réactivité, la société Kobold France a su s’adapter face à la crise sanitaire. Ses activités se poursuivent sereinement, avec quelques nouveautés au catalogue. Entretien avec Jacques Marionneau, directeur de Kobold France.
L’équipe de R&D allemande d’Heinrich, filiale de Kobold depuis 2008.
Quel bilan faites-vous de l’année 2020 chez Kobold France ?
Jacques Marionneau : Nous avons tous subi, à différentes échelles, la crise sanitaire. Chez Kobold, notre organisation et notre mode de fonctionnement nous ont permis de préserver notre activité, sans recourir au chômage partiel ou autre aide. Toute notre équipe s’est rendue disponible, Covid ou pas Covid, même si certains collaborateurs ont été mis en télétravail. En 2020, notre chiffre d’affaires a baissé de -2 %, ce qui est acceptable au regard du contexte. Nous avons, en termes de profits, réalisé une meilleure année que 2019. Le début d’année 2021 se présente bien : nous disposons de la plus large gamme de produits et nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour garantir la réactivité de nos services. Nous avons par exemple pu répondre à des commandes supplémentaires de manomètres dédiés à des respirateurs, qu’il fallait produire en urgence.
Comment définiriez-vous votre offre produits ?
J. M. : Notre positionnement est le suivant : proposer la gamme la plus complète et la plus large possible en instrumentation, en débit, en niveau, en pression et en température, pour des liquides et des gaz. Nous avons une gigantesque gamme de produits, ce qui constitue un véritable avantage : nous sommes capables de fournir toutes les technologies que l’on associe à nos compétences et à notre réactivité. Lorsqu’un client vient nous voir afin de s’équiper d’un débitmètre, nous sommes capables de lui fournir la solution qu’il souhaite, mais aussi d’analyser son besoin afin de lui proposer des solutions alternatives, parfois moins onéreuses. Cela n’est possible que grâce aux nombreuses technologies que nous maîtrisons.
Comment la faites-vous évoluer ?
J. M. : Nos activités liées aux équipements pour la mesure de débit représentent près de 60 % de notre chiffre d’affaires annuel : il s’agit d’un marché qui exige de la technicité, avec une notion de dynamique. Les autres marchés ne sont pas toujours simples, mais globalement, une mesure de niveau, de pression ou de température sont des mesures plus statiques, moins dépendantes de la nature du fluide, qu’il soit liquide ou gazeux, conducteur ou non, propre ou chargé… Nous mettons actuellement en avant deux grandes gammes de produits : le débitmètre électromagnétique MIM, dédié à des liquides à base d’eau, et le débitmètre à roues ovales DON, dédié à des produits à base d’huile ou produits visqueux. Ces deux gammes nous permettent de couvrir des applications diverses. Kobold s’est équipée d’outils de simulation de R&D très perfectionnés qui permettent de réaliser des développements spécifiques plus rapidement, en économisant beaucoup de prototypage. Nous travaillons à l’amélioration continue de notre gamme. Nous avons par exemple développé un débitmètre électromagnétique capable de mesurer à 10 ml/min, et nous sortirons très prochainement le nouveau manomètre numérique MAN-SC, compatible IO-Link. L’IO-Link a vocation à se démocratiser et à s’adapter à l’ensemble de notre gamme de produits.
Vous avez récemment présenté votre débitmètre TMU-W : pouvez-vous nous en parler ?
J. M. : Via sa filiale Heinrich Messtechnik GmBH, Kobold a développé un débitmètre massique haute précision dédié à l’hydrogène, qui est le premier et le seul à ce jour de ce type à être certifié selon la norme internationale OIML R 139 2018. Ce débitmètre TMU-W 004 est donc adapté aux applications haute pression jusqu’à 1 000 bar, et est déjà utilisé dans les stations de remplissage hydrogène. Il s’agit à notre sens d’une solution d’avenir : le seul déchet généré par les moteurs à hydrogène est l’eau, et l’électricité nécessaire pour le fabriquer peut provenir de sources renouvelables. Avec ce débitmètre, nous nous positionnons sur un marché de niche, mais qui est prometteur. La capacité du TMU-W 004 à résister à la haute pression illustre parfaitement la compétence et l’expertise de Kobold sur le marché du débitmètre Coriolis.
Quelle aide vous apporte l’association Réseau Mesure, à laquelle vous participez au quotidien ?
J. M. : Kobold a été l’un des premiers adhérents au Réseau Mesure 2002, et nous y accordons beaucoup d’importance. Je suis actuellement le trésorier de l’association. Il s’agit d’un réseau conçu par les entreprises, pour les entreprises, qui mène des actions concrètes et pragmatiques dans une ambiance conviviale. Le Réseau Mesure permet de sortir le chef d’entreprise de l’isolement : par les rencontres entre confrères, nous pouvons trouver des solutions communes répondant aux contraintes de chacun : mutualisation d’achats, assurances, locations d’espaces sur salons, etc. Par exemple, nous avons récemment pu mutualiser la réalisation de conditions générales de vente, que chaque constructeur a ensuite adaptées à son offre.
Vous participez régulièrement aux salons professionnels de la filière : comment ressentez-vous l’absence de ces événements ?
J. M. : Je suis un fervent défenseur des salons professionnels : Kobold participe très régulièrement à ces événements, qui sont pour la plupart thématico-régionaux. Nous pouvons montrer à nos clients et prospects toute l’étendue de notre gamme : Internet ne pourrait remplacer les salons. Un client qui souhaite s’équiper d’un équipement peut le faire en quelques clics sur le site d’un constructeur, mais nous ne pouvons pas lui présenter des produits connexes qu’il ne cherche pas intuitivement. Sur le stand d’un salon, nous avons cette capacité à faire découvrir aux visiteurs d’autres alternatives. Tout visiteur qui passe devant notre stand est potentiellement un client. Nous serons présents sur les salons à venir, notamment au Measurement World en septembre à Lyon, au SEPEM de Douai ou Pollutec à Lyon ainsi qu’au VracTech de Mâcon en décembre.